Depuis plus de vingt ans, les diagnostiqueurs immobiliers se sont progressivement imposés comme des acteurs incontournables du marché immobilier français. Pourtant, cette profession relativement jeune a longtemps souffert d’un manque de reconnaissance institutionnelle et d’une représentation éclatée. Pour défendre leurs intérêts, accompagner leur montée en compétence et peser dans les décisions publiques, plusieurs organisations se sont constituées. De la FIDI à la CDI, du SIDIANE à l’ONEDI, sans oublier les regroupements récents comme l’Alliance du Diagnostic Immobilier ou le GPFDI, de nombreuses structures ont vu le jour. Ces structures racontent l’histoire d’une profession en quête d’unité et de légitimité. Nous vous proposons de retracer l’histoire des principales organisations de diagnostiqueurs immobiliers, d’expliquer leur rôle et leurs combats, et de mettre en perspective leurs enjeux actuels pour les professionnels de l’immobilier.
À la fin des années 1990 et au début des années 2000, les premiers diagnostics obligatoires apparaissent : amiante, plomb, termites,... Puis rapidement arrive le tout premier DPE. La profession de diagnostiqueur immobilier se développe alors à grande vitesse. Ce métier clé de l’immobilier est souvent exercé par des indépendants ou de petites structures.
Face à cette croissance rapide et aux réformes régulières du gouvernement français sur le sujet des diagnostics immobiliers, un besoin fort se fait sentir : se regrouper pour être mieux entendus par les pouvoirs publics, partager les bonnes pratiques et valoriser un métier encore méconnu.
La Fédération Interprofessionnelle du Diagnostic Immobilier (FIDI) est l’une des plus anciennes organisations du secteur. Elle a contribué à professionnaliser le métier en fixant des standards de qualité et en défendant activement les diagnostiqueurs auprès des institutions.
A ce jour, la Fédération Interprofessionnelle du Diagnostic Immobilier compte 3 missions principales :
La FIDI s’est notamment illustrée dans les débats autour du diagnostic de performance énergétique (DPE), dont la fiabilité a parfois été contestée. Elle a plaidé pour des méthodes de calcul plus robustes et pour une meilleure reconnaissance du rôle des diagnostiqueurs dans la transition énergétique.
Autre organisme qui représente les diagnostiqueurs immobiliers : la CDI. Elle est née au sein de la FNAIM (Fédération Nationale de l’Immobilier), avant de prendre son indépendance. Elle s’est positionnée comme un syndicat défendant spécifiquement les diagnostiqueurs, tout en entretenant des liens étroits avec les autres professions de l’immobilier.
La Chambre des Diagnostiqueurs Immobiliers est active sur 3 missions principales :
En quittant la FNAIM, la CDI a voulu affirmer la spécificité du métier de diagnostiqueur et gagner en autonomie dans ses positions. Cette indépendance traduit une volonté forte de peser davantage dans les débats.
Créé plus récemment, début 2022, le Syndicat Interprofessionnel du Diagnostic Immobilier (SIDIANE) s’est distingué par un positionnement plus offensif dans ses relations avec les pouvoirs publics.
Avec un positionnement plus offensif, Ie SIDIANE a des objectifs engagés :
Le SIDIANE a rapidement gagné en visibilité, participant à de nombreuses discussions sur la réforme du DPE ou sur les aides à la rénovation. Sa voix contribue à donner au diagnostiqueur une place plus forte dans la chaîne immobilière.
Créée en 2025, l’Organisation Nationale d’Éthique du Diagnostic Immobilier (ONEDI) se distingue des autres structures par son approche. Là où syndicats et fédérations défendent surtout les intérêts économiques et politiques de la profession, l’ONEDI met l’accent sur l’éthique et la déontologie.
Différentes des autres organisations, les missions de l’ONEDI prennent toujours en compte un aspect éthique :
En insistant sur la transparence et l'indépendance des diagnostiqueurs immobiliers, l’ONEDI contribue fortement à restaurer la confiance du marché dans cette profession. Surtout pour les notaires, cette dimension de confiance est essentielle. Le marché immobilier exige un diagnostic éthique et rigoureux. Cela constitue une véritable sécurité juridique, notamment pour des documents sensibles comme l’ERP (État des Risques et Pollutions) ou l’ENSA (Etat des Nuisances Sonores et Aériennes), deux diagnostics immobiliers proposés par France ERP, commandés et livrés en quelques minutes.
En janvier 2025, un événement majeur survient : la fusion de la CDI et de la FIDI pour donner naissance à l’Alliance du Diagnostic Immobilier (ADI). Cette union marque une volonté claire de dépasser les clivages historiques pour parler d’une voix plus forte.
Cette fusion s’applique également aux missions de cette nouvelle structure commune :
Cette fusion traduit une maturité nouvelle du secteur. Les diagnostiqueurs prennent conscience qu’une représentativité éclatée affaiblit leur influence. En s’unissant, ils espèrent mieux peser dans les décisions réglementaires et renforcer leur image auprès des notaires, des agents immobiliers et des particuliers.
Quelques mois auparavant, en juin 2024, la CDI, la FIDI et le SIDIANE avaient déjà uni leurs forces pour créer le Groupement des Professionnels Fédérés du Diagnostic Immobilier (GPFDI).
Le GPFDI illustre la volonté d’harmoniser les positions des différents organismes et de donner plus de poids à la profession. Même si toutes les organisations n’y participent pas encore, il constitue une avancée significative vers une meilleure représentativité.
Cette histoire mouvementée des organisations professionnelles n’est pas qu’une affaire interne aux diagnostiqueurs immobiliers. Elle a des conséquences directes pour les professionnels de l’immobilier : notaires, agents immobiliers, bailleurs...
Les notaires sont certainement les plus touchés puisqu’ils doivent s’appuyer sur des diagnostics qualitatifs afin de valider une transaction immobilière sereine et sécurisée. Pour les notaires, les conséquences seraient les suivante :
L’histoire des organisations de diagnostiqueurs immobiliers reflète le besoin de reconnaissance et structuration pour une profession qui s’est développée très rapidement. De la FIDI pionnière à l’Alliance du Diagnostic Immobilier, en passant par la CDI, le SIDIANE, l’ONEDI ou le GPFDI, chaque étape traduit une volonté de défendre la profession et de renforcer sa crédibilité. Pour les notaires et les professionnels de l’immobilier, ces évolutions ne sont pas anecdotiques. Elles conditionnent la qualité et la fiabilité des diagnostics, dont dépend directement la sécurité juridique d’une transaction. L’État des Risques et Pollutions (ERP) en est un exemple concret : un document précis, clair et reconnu protège l’acquéreur autant que le vendeur, et sécurise l’acte notarié.